Le jeu de la mort.

Des voisins ont joué tous ensemble à la loterie. Des voisins qui s'entendaient bien, qui partageaient tout: les réceptions, les coups durs...tout. Ils étaient vingt et jouaient souvent ensemble dés qu'il y avait une grosse cagnotte.

Ce soir-là, elle était de 100 millions d'euros. Comme à l'accoutumée, ils ont joué à vingt. Chacun avait la photocopie des grilles jouées par celui qui se chargeait d'enregistrer le billet et récolter les enjeux. Et, comme d'habitude sauf la première fois, chacun était resté chez soi, n'espérant rien que les autres fois où ils avaient joué tous ensemble, une bonne vingtaine de fois.

Vingt grilles et une seule s'est avérée rapporter 1,5 million d'euros.

Un nombre qui s'est avéré devenir un nombre premier, c'est à dire, divisible par un et lui-même. Pas par vingt.

En effet, le voisin qui détenait le billet avait vite fait le calcul de la division (75 000 euros).

En toute honnêteté, et seulement avec lui-même, il s'était dit que 1,5 million ne pouvait se diviser que par lui et s'était donc fait la malle.

En effet, et quel effet, les voisins de l'immeuble hurlaient de bonheur sur leur palier, tandis que le détenteur du billet dévalait l'escalier de secours.

Chacun attendait son tour devant l'ascenseur pour rejoindre tous les joueurs chez le plus heureux: celui qui avait le billet.

Ils l'ont retrouvé quelques mois plus tard, grâce à un voisin plus teigneux que les autres.

Le seul gagnant de la loterie n'a cédé qu'un bras d'honneur devant la troupe de ses désormais ex voisins.

Et bien, ce bras là, après lui avoir arraché de rage, les voisins pris de folie de lynchage, tentaient de le lui fourrer bien profond dans le fondement avant d'être maîtrisé à coup de matraque, puis de gaz lacrymogène, puis de piqures, par des types en blouse blanche pour libérer de cette violence inouïe qui s"était emparé de la meute d'ex-voisins.

La morale de cette histoire, totalement bidon, mais fort probable et issue de mon imagination que beaucoup doutent depuis longtemps, qu'elle soit saine et sans maladie, est: dés qu'il y a beaucoup d'argent en jeu, l'amitié est un mot qui n'existe plus.

Surtout depuis l'élection de Ronald Reagan ( pourquoi pas Lagaf' chez nous).

J'aurai bien aimé savoir ce que vous auriez fait à leur place. Aussi bien des lyncheurs que du lynché. Mais je n'en saurais rien, comme à l'accoutumance.

David de...